Coros Dura à l'essai

Même après tant d'années dans le domaine de la technologie, je trouve toujours excitant de voir de nouveaux appareils arriver sur mon bureau. Coros est une entreprise basée à Shenzhen, qui connaît un grand succès en Europe depuis quelques années grâce à ses montres de sport.
Avec le Dura, les Chinois ont présenté pour la première fois un produit spécialement conçu pour le cyclisme. Le nom est une promesse d'une longue autonomie de batterie, qui peut atteindre jusqu'à 120 heures grâce à un petit panneau solaire.
D'un côté, c'est une caractéristique unique, mais de l'autre, cela soulève inévitablement la question des cas d'utilisation où les 15 à 20 heures d'autonomie réalistes des appareils comparables ne suffiraient pas.

La concurrence dans ce segment est importante, non seulement avec des leaders comme Garmin ou Wahoo. Les unités d'affichage intégrées des vélos électriques deviennent également de plus en plus intelligentes, et pour certaines utilisations, même le smartphone sur le guidon peut être une alternative viable.
J'ai essayé de découvrir pour vous où se situent les forces et les faiblesses du Coros Dura, au-delà de la batterie, et qui pourrait être le public cible potentiel.

Après le déballage et les premiers kilomètres avec le vélo de ville, le Coros Dura a immédiatement fini dans un tiroir chez moi : l'interface trop lente, des erreurs dans le logiciel, bref, un début raté. Je me suis immédiatement senti transporté dans les années tranquilles avant mon Commodore 64, lorsque l'attente devant les écrans faisait encore partie du quotidien.
Quelques temps, mises à jour logicielles et mois d'hiver plus tard, j'ai voulu donner une seconde chance au Coros Dura. Et c'est ainsi que nous commençons ce petit voyage dans l'univers de Coros juste après les spécifications techniques, sans aucun bagage du passé - comme si je venais tout juste de le déballer.

Le design du Coros Dura est assez attrayant. Bien qu'il soit nettement plus grand que, par exemple, mon Garmin Edge 840, les bords biseautés lui donnent une apparence élégante. Le support compatible Garmin s'adapte parfaitement à l'appareil, mais ne convient pas à tous les vélos.
La première étape après le déballage conduit à l'application Coros. Une fois le téléphone et l'appareil couplés, il est conseillé d'installer immédiatement la dernière mise à jour logicielle. Ces derniers mois, de nombreuses améliorations ont été apportées, ce qui montre que Coros adopte actuellement une politique de mises à jour assez active.

Dans une deuxième étape, je connecte mes deux capteurs (ceinture cardio Garmin et capteur de puissance power2max) au Coros Dura. Cela fonctionne sans problème et de manière intuitive.
Les menus sont clairs et organisés de manière logique, et une fois habitué à l'utilisation avec la molette, le bouton de retour et le bouton-poussoir, on pourrait presque oublier que l'écran est tactile, rendant beaucoup d'actions possibles également via celui-ci.
Ce qui ne fonctionne malheureusement pas, c'est la modification directe des champs de données via l'écran tactile, ce qui nous amène directement au point suivant.

Outre la facilité d'utilisation, un grand avantage du Coros Dura est son écran, qui n'est pas seulement très clair, mais également graphiquement assez attrayant. La lisibilité est comparable à celle des appareils Garmin Edge dans diverses conditions de luminosité, et le rétroéclairage fonctionne bien même la nuit.
Bien que la carte préinstallée manque de détails, les champs de données sont très attrayants et bien organisés. Toutes les valeurs liées à la performance (watts/fréquence cardiaque) sont colorées en fonction de l'intensité, allant du vert gazon lors de la balade dominicale vers la boulangerie au violet sur les derniers mètres d'un sprint final. De manière générale, je trouve les champs de données plus lisibles que ceux de la plupart des concurrents, et après les dernières mises à jour logicielles, il y a à peine des erreurs d'affichage comme des mots ou des lettres coupés.

La fonction solaire a, lors de mes sorties, apporté des augmentations minimes de l'autonomie. Il est certain qu'en cas d'exposition directe au soleil en été, il y aurait plus à gagner. Cependant, cela pose à nouveau la question mentionnée au début : qui utilise un appareil pendant plus de 20 à 30 heures d'affilée sans accès direct à une possibilité de recharge ?
Je vois plutôt une utilisation dans le cadre d'un vélo urbain ou d'un vélo pour les trajets domicile-travail, où l'on pourrait potentiellement utiliser le Coros Dura pendant des semaines sans le recharger.

Ce qui fonctionne moins bien, ou est simplement implémenté de manière assez rudimentaire, c'est le routage et la représentation cartographique. Certes, on trouve également des sentiers étroits dans la cartographie, mais ceux-ci ne sont pas ou peu distinguables des routes départementales à deux voies. Le jaune habituel pour représenter les routes de rang supérieur est réservé aux autoroutes et voies rapides.
Ainsi, lors de la navigation, on n'est certes pas distrait par des informations en dehors de l'itinéraire bien visible, mais il manque tous les détails comme les noms des rues ou des localités, les cours d'eau, les ponts, les voies ferrées et bien d'autres éléments qui faciliteraient parfois l'orientation.

En tant qu'objectif de routage, seul le point de départ est disponible sur l'appareil lui-même. Pour tout le reste, il est nécessaire d'utiliser l'application Coros ou les interfaces avec Komoot et autres.
La création sur l'application et la synchronisation sont intuitives, mais le routage dans l'application Coros est seulement recommandé pour la navigation en vélo de route ou de course. Pour le tout-terrain, il est indispensable de créer les itinéraires via une application tierce.
De manière générale, il semble que le routage n'ait pas de priorité dans la version actuelle du logiciel. Alors que les données d'entraînement et la gestion de l'entraînement sont assez solidement implémentées, l'application Coros guide les cyclistes de manière similaire à la façon dont Google dirigerait une voiture. Il manque ici une distinction claire entre vélo de route, VTT ou vélo de randonnée, et ainsi, les routes principales et les pistes cyclables sont priorisées de manière égale dans le routage, suivant le principe : du bitume reste du bitume.

Mais il y a aussi du positif à signaler en ce qui concerne la navigation. L'affichage de l'itinéraire est très bien visible en raison du manque de nombreux détails sur la carte, les indications de changement de direction accompagnées d'une barre de décompte ou de distances en mètres sont précises et utiles.
Si l'on emprunte un chemin alternatif ou si l'on manque un croisement, le recalcul de l'itinéraire routier se fait en quelques secondes. Sur le VTT, je n'ai utilisé la navigation Coros qu'une seule fois. Après de nombreuses déviations du chemin, l'appareil émet des bips qui donnent l'impression d'être en transe techno.

La longue autonomie de la batterie du Coros Dura peut être un argument d'achat pour certains. Je la considère plutôt comme une niche pour ceux qui trouvent que les 20 heures d'autonomie moyennes des concurrents ne suffisent pas.
Là où le Coros Dura marque des points : dans la navigation claire des menus, la conception et la présentation des données sur les différentes pages d'entraînement, ainsi que dans son utilisation relativement simple et en grande partie intuitive.
Ceux qui attendent les fonctionnalités ou la qualité de cartographie d'un Garmin Edge ou la vitesse de traitement d'une Apple Watch seront déçus. Même si l'appareil est devenu nettement plus rapide avec la dernière mise à jour logicielle par rapport au début de ma série de tests, les délais lors du changement de pages ou du zoom sur les cartes restent bien plus importants que, par exemple, sur les appareils Garmin ou Wahoo.

Tous ceux qui ne souhaitent pas plonger dans les profondeurs de centaines de sous-menus et de modes d'affichage, mais recherchent un appareil GPS simple pour enregistrer leurs entraînements avec des fonctions de routage rudimentaires qu'ils peuvent configurer facilement via une application, trouveront leur bonheur avec le Coros.
Il offre, au niveau matériel, tout ce qui est nécessaire pour garder un œil sur les données essentielles, de l'éclairage de l'écran à la compatibilité ANT+ et Bluetooth, en passant par les capteurs et les nombreux standards GPS.

La particularité de la longue autonomie de la batterie peut être particulièrement intéressante pour les cyclistes longue distance, les navetteurs ou les utilisateurs de vélos urbains, où recharger l'appareil à l'endroit de stationnement n'est pas toujours simple ou pratique. Un endroit ensoleillé suffit au Coros Dura pour se recharger efficacement en mode veille.
Et : en termes de prix conseillé, le Coros est nettement en dessous des leaders du marché des GPS, ce qui pourrait en faire une option intéressante pour les consommateurs soucieux de leur budget.