Garmin Instinct 3 à l'essai

La Instinct 3 est le personnage bourru parmi les montres de sport modernes. Ceux qui s’attendent à un look élégant tout écran ou à une interface tactile seront vite déçus. Mais : l’analogique est sexy. Avec cinq boutons physiques, l’utilisation donne l’impression d’un véritable « contrôle manuel » – direct, robuste et fiable, en particulier dans des situations en plein air. Ce n’est donc pas un hasard si Garmin commercialise la Instinct 3 comme « rugged ». NoSane l’a récemment comparée à la G-Shock.

Le nouvel écran AMOLED ne reflète pas, offre un noir profond et un contraste puissant. Par rapport à l'écran MIP de l'Instinct 2, la troisième génération semble nettement plus moderne. Mon modèle de test mesure 45 millimètres avec un écran de 1,2 pouces, tandis que la version plus grande de 50 millimètres offre un écran de 1,3 pouces. Le boîtier reste robuste, avec un cadre en aluminium et un corps en plastique, globalement plus léger qu'une Fenix 8, avec laquelle elle est souvent comparée. Le poids de mon modèle de test est d'un poids plume de 53 g.

Le fonctionnement via les boutons est pratique et bien pensé. Surtout lorsqu'on court sous la pluie, avec des doigts moites ou des gants, on n’a pas envie d'utiliser un écran tactile. Ici, l'Instinct 3 marque des points avec un contrôle classique : direct, ergonomique et fiable. Bien sûr, le contrôle par boutons a aussi ses inconvénients. Avec la diversité des menus que Garmin propose traditionnellement, un écran tactile serait parfois plus pratique pour faire défiler rapidement. Cependant, ceux qui prennent la peine de personnaliser les menus et les profils d'activités seront récompensés. De plus, il est possible d’attribuer des fonctions alternatives aux boutons, un peu comme des raccourcis clavier, mais directement au poignet.

Garmin propose plusieurs variantes, y compris des versions Solar et Tactical. Les modèles Solar se distinguent particulièrement grâce à un écran MIP qui, dans des conditions idéales, fonctionne sans recharge. Pas de gadgets superflus, mais une concentration claire sur les données, les données, encore les données.

Un petit mais remarquable point fort est la fonction Torch, une lampe de poche intégrée. Pratique pour les amateurs de plein air, étonnamment utile au quotidien. J'ai même déjà utilisé l'Instinct comme feu arrière improvisé sur le vélo - une fonction à laquelle on ne s'attend pas, mais que l'on apprend rapidement à apprécier.

La Instinct 3 n'offre pas une navigation complète avec cartes comme une Fenix ou une Epix, mais une classique navigation en fil d'Ariane. Cela signifie : on suit une ligne sur l'écran. Simple, économe en énergie et suffisant pour les sentiers de VTT ou les circuits de course. Il n'y a pas d'informations supplémentaires comme des courbes de niveau, la pente, des falaises ou des zones d'avalanche, ni d'itinéraires alternatifs. Pour des randonnées en montagne plus complexes, des via ferrata ou des passages sans chemin, une carte topographique complète est donc un choix nettement plus sûr. Ceux qui souhaitent des noms de rues, des points d'intérêt ou une navigation Turn-by-Turn doivent se tourner vers des modèles Garmin plus onéreux.

La création et le chargement d'itinéraires fonctionnent de manière agréablement simple, et l'adaptation ou le raccourcissement via l'application Garmin-Connect se fait de manière intuitive. Cependant, pour de véritables aventures en extérieur, la navigation reste rudimentaire. Compte tenu de cette gamme de prix et de l'orientation claire vers les sportifs de plein air et les aventuriers, une solution cartographique complète serait en réalité une fonctionnalité centrale.

Personnalisable : L'écran d'accueil de l'Instinct 3 AMOLED peut être conçu dans cinq styles de couleurs différents – du classique au voyant, selon l'humeur ou le field of use.

Noir avec bracelet interchangeable en silicone (22 mm Noir)

La Instinct 3 surprend par une impressionnante variété de profils sportifs. En plus des classiques comme la course à pied, le cyclisme ou la natation, on trouve également des activités inattendues comme le Stand Up Paddle, la pêche, le Pilates, le quad (ATV) et le Overlanding, jusqu’à des entraînements d’inspiration militaire comme le Rucking ou un mode appelé « Tactical ». Même le gaming est enregistré comme une activité : démarrez la montre et c’est parti. Ainsi, Garmin ne s’adresse pas seulement aux sportifs d’endurance, mais aussi à tous ceux qui recherchent de la diversité dans leur entraînement ou souhaitent documenter leur condition physique de manière globale.

La montre enregistre non seulement la fréquence cardiaque, l’allure ou le dénivelé, mais fournit également des estimations de VO₂ max, le statut HRV et des recommandations quotidiennes d’entraînement. Les capteurs ABC (Altimètre, Baromètre, Compas) ainsi que la technologie SatIQ, qui ajuste dynamiquement la réception GPS pour équilibrer précision et autonomie, sont particulièrement performants en utilisation extérieure. En pratique, cela signifie : même dans une forêt dense ou entre des bâtiments, l’enregistrement des traces reste fiable sans que la batterie ne se vide immédiatement.

Altimètre, baromètre et boussole offrent une orientation sur le terrain - même lorsque le téléphone n'a pas de réseau.

Un véritable atout au quotidien est la rapidité avec laquelle l'Instinct 3 fonctionne. Sur mon ancienne Polar, il semblait que l'enregistrement ou la synchronisation d'un entraînement prenait une éternité. L'Instinct le fait sans compromis : en quelques secondes, la séance est enregistrée, téléchargée, et la montre est de nouveau prête à l'emploi. Ceux qui s'entraînent plusieurs fois par jour ou qui n'ont pas de patience pour de longues attentes apprécieront cette différence.

Un petit bémol demeure : la VO₂max et la FTP ne peuvent pas être saisies ou modifiées manuellement, mais sont calculées exclusivement via l'algorithme Firstbeat. Cela signifie que même des valeurs précises issues d'un test de performance récent ne peuvent pas être directement intégrées. Certains sportifs contournent cela en important des entraînements avec les valeurs souhaitées ou en ajoutant des champs supplémentaires via des applications Garmin Connect IQ. En pratique, cela conduit souvent à devoir recourir à des programmes externes comme TrainingPeaks ou Intervals.icu pour planifier les entraînements en prenant correctement en compte ses propres valeurs.

Pour la mesure du pouls, l'Instinct 3 de Garmin utilise encore le capteur Elevate de quatrième génération. Celui-ci fournit des valeurs fiables lors des entraînements de base calmes, mais réagit avec un léger retard lors des changements de charge rapides et est plus sujet à de petites variations en mouvement.

Dans les modèles premium plus récents comme la Fenix 7 Pro ou l'Epix Pro, la cinquième génération de capteurs est déjà utilisée, avec des LED supplémentaires, un filtrage amélioré et des fonctions étendues telles que la mesure de la température de la peau ou l'ECG.

Les différences existent, mais elles sont davantage évolutives que révolutionnaires. Cela n'a pas un impact dramatique : comme le montre la comparaison de la fréquence cardiaque dans le graphique ci-dessous, les valeurs moyennes entre l'Instinct 3 et la ceinture pectorale correspondent presque entièrement. Pour l'entraînement de base et le quotidien, la précision est donc tout à fait suffisante, et ceux qui souhaitent une précision absolue peuvent toujours opter pour une ceinture pectorale.

Dans une comparaison directe avec la sangle de bras Wahoo (bleue), la Garmin Instinct 3 AMOLED (rouge) offre, sur trois heures d'entraînement à vélo, une courbe presque identique. Les différences apparaissent principalement dans les phases intenses ou lors des changements de charge : la sangle de bras réagit immédiatement, tandis que la montre met quelques secondes à s'ajuster ; les plus grands écarts ou interruptions résultent des arrêts d'enregistrement. La fréquence cardiaque moyenne était de 128 bpm pour les deux mesures, ce qui rend l'Instinct 3 absolument fiable pour l'entraînement de base. Cependant, ceux qui ont besoin de données plus précises pour des intervalles ou des diagnostics devraient continuer à utiliser une ceinture thoracique.

De plus, l'Instinct 3 propose une mesure de la saturation en oxygène pour aider à l'acclimatation en altitude, une fonctionnalité qui peut s'avérer utile en milieu alpin. En revanche, Garmin renonce aux mesures de la température cutanée ou de l'ECG, comme on les trouve sur la Fenix, pour l'Instinct 3.

Le GPS avec la technologie SatIQ de l'Instinct 3 a convaincu lors du test : L'enregistrement correspondait largement à mon itinéraire réel à travers le parc Schwarzenberg. De petites divergences se sont seulement produites parce que je ne circulais pas directement sur l'asphalte, mais sur un étroit sentier en terre forestière à côté. Même sous une végétation dense dans le parc Schwarzenberg de Vienne, le signal est resté stable, sans sauts ni interruptions notables. Pour l'entraînement et l'orientation, la précision est donc tout à fait suffisante.